Il y a quelque temps, on m’a offert un massage dans une chaîne esthétique dont je tairai le nom mais qui est plutôt spécialisée dans l’abattage d’épilation que dans les soins.
Je connaissais l’institut en question parce que j’étais allée m’y faire dépoiler une fois et j’y avais laissé un bout de moi. Littéralement.
J’y allais donc avec quelques a-priori, vite étouffés grâce à mon sens de l’auto-persuasion : « un massage ne PEUT PAS être douloureux », « ça va être un bon moment », « ils sont peut-être mauvais en épilation mais excellents en massage », « peut-être que l’esthéticienne qui t’avait épilée est décédée », etc…
Je suis arrivée là-bas zen et enthousiaste à l’idée de me faire chouchouter.
On m’a installée dans un petit cagibi au fond du salon.
Un petit paquet en plastique m’attendait sur la table, je l’ai ouvert. C’était le fameux string en papier, que tu sais pas où est le devant où est le derrière. Je l’ai mis comme j’ai pu et me suis assise sur la table en me disant que celui qui avait inventé ces trucs ne devait pas les avoir essayés. Ou alors il était mal gaulé.
Marina est arrivée.
La quarantaine, elle parlait fort et souriait franchement.
Elle a lu la petite fiche « modelage corps relaxant », m’a demandé de m’allonger et a fait couler quelques gouttes de liquide glacé sur mon dos. Je me suis dit qu’elle aurait pu le faire chauffer un peu dans ses mains, mais j’ai décidé de me concentrer sur le positif plutôt. J’allais me faire masser, ça n’arrivait pas tous les jours, il fallait que je profite du moment.
Au bout de cinq minutes, j’ai failli lui demander où était la caméra.
Au bout de dix minutes, j’ai failli la frapper
Au bout d’une demi-heure, j’ai failli partir aux urgences.
Marina ne masse pas. Marina frotte.
J’étais l’assiette, elle était l’éponge.
Elle m’a frotté le dos, les jambes, les bras, le ventre. Si bien que le lendemain, j’avais un bleu sous les côtes.
Le soir, quand je suis rentrée chez moi, j’avais mal partout. La peau me brûlait, elle était même irritée par endroits, et mes muscles n’avaient jamais été si contractés.
J’aurais bien eu besoin d’un massage.
A la place, j’ai attrapé la plaque de chocolat.
Et sinon…c’est quoi son métier à Marina?